L'endroit a toujours du chien, la clientèle n'en est pas dépourvue. Le café Beaubourg a su résister a sa propre mode pour devenir une sorte de Flore de la rive droite. Samedi, au déjeuner, c'est plein avec de vraies bonnes têtes. C'était exactement Paris. Bande son de haute volée, regards javelot, c'est ainsi qu'il fait bon d'ancrer sa journée. La salade Beaubourg avait de la prestance, un jus de carotte et pof, j'étais d'attaque pour l'après midi. Qu'en ai je fait? Peu. Mais avec quiétude.
Un ancien de chez Frédéric Anton et de Pierre Gagnaire y officie. Il s’appelle Mickael Gaignon. Il assène une cuisine pleine de sens. La formule déjeuner à 16 €, en semaine uniquement. La tarte de langoustines et champignons d’automne est une sorte de petit hold-up, mains au-dessus de la tête, pas un mot, portable fermé, personne ne bouge. La tarte est présente sans trop plomber de son feuilletage. C’est excellent. Le cabillaud au chorizo servi dans un plat impraticable (une cuvette oblongue où l’on doit jouer des couverts à la verticale), essuie une cuisson précise et surtout un chorizo bien dosé. Une purée agrémentée d’herbes accompagne le tout et fait de ce plat une vraie bonne tentation. L’adresse est à noter.
Menu déjeuner 22 euros, cartes autour de 40 euros
12 rue Pecquay Tél : 01.44.59.86.72 Web Map
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Dîner sur le toit du centre Georges Pompidou, au Georges, fait partie des thèmes des diners en ville. Détestation garantie, expériences cuisantes. Pourtant, chaque fois que j'y vais, rien de tel ne se passe. Les haricots si décriés sont bien là (et pour cause, je les ai commandés), les plats sont prévisibles et honnêtes dans leur proposition; l'addition s'embarquant dans les 173 euros à deux avec un Moulin Riche (à 62 euros). Rien n'est franchement choquant vu le rendu de la soirée. Restaurant sexy avec des têtes habitées, des cambrures déssechantes, vue magnifique. J'y étais avec une personne venue de l'étranger (comme on dit). C'était un enchantement que de la voir savourer. D'autant qu'à la table d'à coté, il y avait un quatuor de snobs pérorant sur les vins et leurs découvertes...chez Nicolas !.
(Centre georges Pompidou; 01.44.78.47.99)
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Sincèrement, vous auriez fait le tour du quartier ce soir-là, les plus jolies silhouettes, les plus sexy étaient là.
Côté plats, d'accord, c'est d'une banalité à faire bâiller. Le cabillaud et son cercle de purée ont été vus et revus, mangés et remangés. Le cabillaud n'était pas mal, bien saisi, la purée ad hoc. Le poulet rôti, sans grand génie. Niveau chaîne avec des frites légèrement supérieures pas trop grasses. Face à ces nourritures indolores, on rééquilibre : pas d'entrée, tout juste un dessert mais une belle bouteille (73 euros ). 143 euros pour une soirée ainsi alanguie, c'est mieux qu'un gastro plastronné, non ?
1, rue du Pont-Louis-Philippe, IVe. Tél. : 01 42 78 31 64. Tlj. Parking à 30 m.
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Une adresse adorable. Il y a là un couple passionné de produits italiens (Sylvie et Alexis) et treuillant régulièrement des petites pépites: jambons, truffes, pâtes, huiles d'olives...On peut même y déjeuner délicieusement de pâtes maison de toute bonté (lasagnes de légumes, raviolis à la sauge, figues, basilic); tiramisu qui joue plus que bien... Trop bon.
Pasta Linea, 9, rue de Turenne, 75004 Paris (01.42.77.62.54). au déjeuner seulement.